Article paru dans l'Indépendant du dimanche 13 février 2011

Cela fait déjà plusieurs mois que les membres du collectif réclament la tenue d'une table ronde. L'objectif d'une telle démarche ? Réunir le recteur et les représentants de la région en un même lieu, afin de confronter leurs déclarations au sujet des répercussions que pourrait avoir la construction du lycée d'Argelès sur celui de Céret. « Au départ, nous voulions que tout le monde y participe, y compris les Argelésiens, afin de voir quelle serait la meilleure solution pour tout le monde », indique l'ancienne principale du collège de Céret, Dany Benquet.
Depuis quelques semaines, les membres du collectif ont appris que la table ronde tant espérée était sur le point d'être organisée. « C'est en tout cas le bruit qui court », précise Armelle Guillemot. Le maire, Alain Torrent, confirme cette rumeur : « La région a en effet signalé qu'elle était prête à organiser une table ronde avec l'accord du rectorat pour donner quelques précisions ». Cependant, aucune date n'a encore été arrêtée. « Il semble que le recteur veuille attendre que les élections cantonales soient passées. Il estime en effet avoir un devoir de réserve nécessaire à ce niveau », poursuit Alain Torrent. Quoi qu'il en soit, les membres du collectif entendent bien participer à cette réunion. Et cela même si selon eux, « les dés semblent déjà avoir été jetés », puisque le conseil régional vient de débloquer 50 millions d'euros pour la construction du lycée d'Argelès.
1 720 élèves à Argelès
Autre fait nouveau dans ce dossier : au cours du mois de décembre, le collectif a obtenu d'inquiétantes informations concernant la structure pédagogique prévisionnelle du futur lycée. « Lundi dernier, nous nous sommes réunis pour confronter nos sources. Et ces informations semblent bel et bien fondées », souligne une des représentantes des parents d'élèves, Marie-Noëlle Vidalou. Et Dany Benquet de renchérir : « Selon des documents officiels du rectorat, qui circulent actuellement, il devrait y avoir à Argelès un second cycle général et technologique de 1 000 élèves sur un effectif total de 1 720 ». Des chiffres encore supérieurs à ceux dont faisait état, en mai dernier, l'étude préliminaire du rectorat. « Et pourtant, ce rapport annonçait déjà 40 % de baisse d'effectif au lycée de Céret suite à l'ouverture de celui d'Argelès », rappelle Armelle Guillemot. Entre mai et décembre, la part dédiée à l'enseignement général au sein du futur lycée paraît avoir connu une sévère majoration. Et du coup, selon Dany Benquet, le lycée de Céret ne serait plus le seul à faire les frais de l'ouverture d'un tel établissement : « Elle aura également des répercussions sur certains lycées perpignanais », assure-t-elle. Et l'ancienne principale de s'insurger : « En terme d'aménagement du territoire, un tel projet ne correspond à rien ! On peut s'inquiéter pour le Vallespir et pour l'avenir des jeunes des hauts cantons ! ».
Inquiétude et colère
Même si elle est une des plus remontées, Dany Benquet n'est pas la seule membre du collectif à penser ainsi. « Nous avons conscience que la construction de ce lycée résulte d'une décision politique, souligne ainsi Marie-Noëlle Vidalou. Mais nous ne comprenons pas la logique de cette décision, surtout compte tenu du fait que les effectifs des primaires et des maternelles sont en baisse sur la côte ». Néanmoins, ce qui semble le plus inquiéter les membres du collectif, ce sont les effets conjugués que pourraient avoir l'ouverture du lycée d'Argelès et la politique du gouvernement en matière d'éducation. « Il ne faut pas oublier que le ministère ferme les classes dès qu'elles ne sont plus rentables. Dans ce contexte, avec les effectifs annoncés à Argelès, il me paraît impossible que l'enseignement général se maintienne à Céret », prédit Dany Benquet. En attendant la table ronde, en Vallespir, l'inquiétude, la colère et l'incompréhension s'accroissent chaque jour un peu plus.
Arnaud Andreu
Source : L'Indépendant.com