CERET Lycée : François Delacroix tente de calmer les esprits
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Vendredi dernier, le questeur du conseil régional François Delacroix est venu débattre avec les élus, parents d'élèves, enseignants et associatifs cérétans de l'avenir incertain du lycée Déodat-de-Séverac. Pour engager un travail de réflexion.
La réunion s'est déroulée en mairie vendredi dernier. Lors de celle-ci, le questeur du conseil régional en charge des lycées, François Delacroix, a tenté de convaincre élus, parents d'élèves, enseignants et associatifs du bien-fondé de l'ouverture d'un établissement polyvalent à Argelès. Pour l'autre parti, l'objectif semblait être de faire prendre des engagements à l'envoyé de Georges Frêche, afin d'assurer la pérennité du lycée de Céret.Après avoir décrit le contexte actuel ("Les effectifs scolaires de la vallée du Tech ne permettent pas, pour l'instant, d'accueillir deux lycées d'enseignements généraux"), le maire, Alain Torrent, a tout d'abord demandé au questeur comment il voyait l'avenir scolaire du secteur. François Delacroix a répondu en justifiant la création du lycée d'Argelès : "La situation actuelle pénalise les élèves qui habitent sur la côte Vermeille. Les enfants de Cerbère se lèvent à 6 h 20 pour arriver à Céret à 7 h 50". Le délégué local de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Chérif Khirat, demande la parole. "Laissez-moi parler jusqu'au bout", lui rétorque François Delacroix en haussant la voix.
"Je vous demande de nous faire confiance" Le questeur reprend : "Le lycée que nous voulons faire sur la côte accueillera 1 000 élèves. Les 3/4 d'entre eux y effectueront des formations touristiques ou hôtelières. Il comportera 380 à 400 places en enseignement général. On ne refuse pas un nouveau lycée pour un territoire. Il faut réfléchir aux types de filières que nous mettrons en place à Céret pour maintenir son offre de formation. Je vous demande de nous faire confiance". Chérif Khirat prend la main : "Plus un établissement est petit, plus l'offre de formation est réduite. C'est pourquoi j'ai un doute au sujet de l'excellence que vous mettez en avant. Il semble y avoir une opposition entre vos souhaits et ce que dit le rector at". Une opinion apparemment partagée par Dany Benquet de l'associ ation Citoyens dans les quartiers : "Les lycées d'Argelès et de Céret seront embryonnaires et ne pourront pas offrir toutes les options nécessaires. Au niveau de l'Education nationale, ça ne gênera personne de fermer un des deux établissements. Quant aux enfants de Cerbère, ils ne sont actuellement que huit à venir à Céret"."Je ne vois pas où est le problème" Et Chérif Khirat d'enfoncer le clou : "Le lycée de Céret est un des organes vitaux de cette vallée". Une réflexion qui n'a pas eu l'air de plaire à François Delacroix : "Vous pensez que nous ne le savons pas ? A aucun moment le recteur ne nous a dit que le lycée de Céret allait disparaître". Le ton monte. "Il ne programme pas sa fermeture, mais il nous a dit qu'en dessous de cinq divisions en seconde, il serait menacé", précise Chérif Khirat. François Delacroix extrapole : "C'est la p remière fois dans ma carrière que je vois des FCPE s'opposer à l'ouverture d'un lycée neuf. Rationnellement, je ne vois pas où est le probl ème : les deux tiers des lycées accueillent entre 1 000 et 1 100 élèves et ils fonctionnent très bien". Le délégué des enseignants, Bruno Botet corrige : "Vous additionnez la partie générale et professionnelle". Ainsi, à ce jour, le lycée de Céret n'accueille en fait que 800 élèves en filière générale. Le questeur synthétise : "Si j'ai bien compris, ce que vous voulez, c'est que les filières générales d'Argelès soient réservées aux enfants de la côte ?". Alain Torrent confirme : "Les élèves des Albères doivent continuer à venir à Céret ou on est mort. Il n'y a rien à faire". En résumé, la plupart des participants à la réunion se sont déclarés favorables à l'ouverture d'un lycée professionnel à Argelès. Ce qui bloque, c'est surtout la part consacrée à l'enseignement général et les zones où l'établissement recrutera. "Le recteur m'a déclaré qu'il était d'accord pour un établissement au 2/3 professionnel", a affirmé François Delacroix. "A nous, il nous a dit le contraire", lui a répondu Chérif Khirat. "Faire ce lycée est une volonté politique de la Région. Maintenant que le rectorat est d'accord on ne peut plus dire qu'on en veut plus", a alors expliqué le questeur de la Région.
Afin de réfléchir à des solutions permettant de sauvegarder le lycée Déodat-de-Séverac, les Cérétans ayant participé à cette réunion ont décidé de se revoir ce 21 juillet à 20 h. Avec la bénédiction de François Delacroix.
Arnaud Andreu