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mardi 13 juillet 2010

CERET Lycée : François Delacroix tente de calmer les esprits

Article paru dans l'Indépendant du lundi 12 juillet 2010


CERET Lycée : François Delacroix tente de calmer les esprits














© Photo A. A.

Vendredi dernier, le questeur du conseil régional François Delacroix est venu débattre avec les élus, parents d'élèves, enseignants et associatifs cérétans de l'avenir incertain du lycée Déodat-de-Séverac. Pour engager un travail de réflexion.

La réunion s'est déroulée en mairie vendredi dernier. Lors de celle-ci, le questeur du conseil régional en charge des lycées, François Delacroix, a tenté de convaincre élus, parents d'élèves, enseignants et associatifs du bien-fondé de l'ouverture d'un établissement polyvalent à Argelès. Pour l'autre parti, l'objectif semblait être de faire prendre des engagements à l'envoyé de Georges Frêche, afin d'assurer la pérennité du lycée de Céret.Après avoir décrit le contexte actuel ("Les effectifs scolaires de la vallée du Tech ne permettent pas, pour l'instant, d'accueillir deux lycées d'enseignements généraux"), le maire, Alain Torrent, a tout d'abord demandé au questeur comment il voyait l'avenir scolaire du secteur. François Delacroix a répondu en justifiant la création du lycée d'Argelès : "La situation actuelle pénalise les élèves qui habitent sur la côte Vermeille. Les enfants de Cerbère se lèvent à 6 h 20 pour arriver à Céret à 7 h 50". Le délégué local de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Chérif Khirat, demande la parole. "Laissez-moi parler jusqu'au bout", lui rétorque François Delacroix en haussant la voix.

"Je vous demande de nous faire confiance" Le questeur reprend : "Le lycée que nous voulons faire sur la côte accueillera 1 000 élèves. Les 3/4 d'entre eux y effectueront des formations touristiques ou hôtelières. Il comportera 380 à 400 places en enseignement général. On ne refuse pas un nouveau lycée pour un territoire. Il faut réfléchir aux types de filières que nous mettrons en place à Céret pour maintenir son offre de formation. Je vous demande de nous faire confiance". Chérif Khirat prend la main : "Plus un établissement est petit, plus l'offre de formation est réduite. C'est pourquoi j'ai un doute au sujet de l'excellence que vous mettez en avant. Il semble y avoir une opposition entre vos souhaits et ce que dit le rector at". Une opinion apparemment partagée par Dany Benquet de l'associ ation Citoyens dans les quartiers : "Les lycées d'Argelès et de Céret seront embryonnaires et ne pourront pas offrir toutes les options nécessaires. Au niveau de l'Education nationale, ça ne gênera personne de fermer un des deux établissements. Quant aux enfants de Cerbère, ils ne sont actuellement que huit à venir à Céret"."Je ne vois pas où est le problème" Et Chérif Khirat d'enfoncer le clou : "Le lycée de Céret est un des organes vitaux de cette vallée". Une réflexion qui n'a pas eu l'air de plaire à François Delacroix : "Vous pensez que nous ne le savons pas ? A aucun moment le recteur ne nous a dit que le lycée de Céret allait disparaître". Le ton monte. "Il ne programme pas sa fermeture, mais il nous a dit qu'en dessous de cinq divisions en seconde, il serait menacé", précise Chérif Khirat. François Delacroix extrapole : "C'est la p remière fois dans ma carrière que je vois des FCPE s'opposer à l'ouverture d'un lycée neuf. Rationnellement, je ne vois pas où est le probl ème : les deux tiers des lycées accueillent entre 1 000 et 1 100 élèves et ils fonctionnent très bien". Le délégué des enseignants, Bruno Botet corrige : "Vous additionnez la partie générale et professionnelle". Ainsi, à ce jour, le lycée de Céret n'accueille en fait que 800 élèves en filière générale. Le questeur synthétise : "Si j'ai bien compris, ce que vous voulez, c'est que les filières générales d'Argelès soient réservées aux enfants de la côte ?". Alain Torrent confirme : "Les élèves des Albères doivent continuer à venir à Céret ou on est mort. Il n'y a rien à faire". En résumé, la plupart des participants à la réunion se sont déclarés favorables à l'ouverture d'un lycée professionnel à Argelès. Ce qui bloque, c'est surtout la part consacrée à l'enseignement général et les zones où l'établissement recrutera. "Le recteur m'a déclaré qu'il était d'accord pour un établissement au 2/3 professionnel", a affirmé François Delacroix. "A nous, il nous a dit le contraire", lui a répondu Chérif Khirat. "Faire ce lycée est une volonté politique de la Région. Maintenant que le rectorat est d'accord on ne peut plus dire qu'on en veut plus", a alors expliqué le questeur de la Région.

Afin de réfléchir à des solutions permettant de sauvegarder le lycée Déodat-de-Séverac, les Cérétans ayant participé à cette réunion ont décidé de se revoir ce 21 juillet à 20 h. Avec la bénédiction de François Delacroix.

Arnaud Andreu

dimanche 11 juillet 2010

Argelès - "Craindre la construction d'un lycée, est une première dans la région !"

Article paru dans l'Indépendant du 11 juillet 2010

Argelès - "Craindre la construction d'un lycée, est une première dans la région !"


© Photo V. P.

François Delacroix, élu régional chargé des lycées, a bien du mal à comprendre les inquiétudes des politiques et autres acteurs du Vallespir. Après les avoir rassurés en évoquant la complémentarité des deux lycées, il a rencontré le maire d'Argelès. ARGELES-SUR-MER

En préambule, combien de temps avez-vous mis pour venir de Céret, sans vous arrêter ?

Une chance, il y avait peu de monde sur la RD 618, j'ai mis environ 35 minutes, autant dire que je comprends bien le temps perdu en trajet par les enfants d'Argelès et surtout de la côte.

Justement, quel est votre avis personnel sur la création d'un lycée à Argelès ?

Les lycées étant désormais dans mes compétences d'élu, je visite les 87 établissements de la région. Ces six dernières années, 168 millions d'euros ont été dépensés par le conseil régional, pour rénover des établissements vétustes et pour la création du lycée de Canet. C'est un bilan exceptionnel, qui va se poursuivre à travers diverses actions dont la dotation offerte à chaque lycéen qui sera d'un ordinateur portable dès la rentrée 2011. Un lycée doit répondre aux demandes et se doit d'être implanté à proximité des besoins, aussi la construction d'un établissement à Argelès est indispensable. Ce n'est pas pour rien s'il est attendu depuis plus de 20 ans, les chiffres évoqués sur son utilité ne se discutent pas.

Vendredi dernier, vous avez donc rencontré les élus du Vallespir, dont le conseiller général, le maire de Céret, les professeurs, les Fédérations et parents d'élèves, quelle analyse faites-vous de cette réunion ?

La décision d'implanter un lycée à Argelès est définitive, elle a été entérinée par la Région et acceptée par le recteur. Du côté de Céret, la mise en service de la partie professionnelle au sein de l'établissement argelésien, portant sur les formations liées du tourisme et à l'hôtellerie notamment, n'inquiète pas. En revanche c'est la formation d'enseignement général qui pose problème. Selon nos estimations, elle concerne 400 jeunes, habitant dans les Albères et sur la côte, sans aller chercher ailleurs... Ils ont peur que leur établissement soit déserté, ce qui ne sera pas le cas.

Quelles sont leurs propositions ?

Que les enfants des 4 communes de la Côte Vermeille et d'Argelès soient scolarisés sur le lycée Émile Combes et les autres, autrement dit, les 11 autres villages des Albères, aillent à Céret.


Un argument qui sera bien difficile à comprendre pour les habitants de Saint-André par exemple, d'autant plus discutable qu'il n'existe plus de carte scolaire ?

C'est pourquoi, il faut dialoguer, il faut répéter que ces deux établissements ne sont pas en concurrence mais complémentaires et qu'il faut avant tout prendre en compte les réalités des enfants. Ça ne peut plus durer comme ça ! Ceci dit, la répartition géographique des élèves peut aussi être prise en compte, sous certaines conditions

Vous avez l'air surpris ?

Oui, c'est la première fois que l'on exprime des craintes par rapport à la construction d'un nouveau lycée. C'est pourquoi j'ai souhaité rencontrer les acteurs afin de leur expliquer la réalité des faits. Une prise de contact enrichissante et nécessaire.

D'autant plus surprenant que cette polémique se déroule entre élus de la "même famille" politique ?

Un lycée ne doit pas être un enjeu politique, il faut tenir compte des inquiétudes, expliquer et apporter des solutions pour rassurer, et surtout penser aux enfants.

En quoi vous êtes-vous engagé ?

Il faut se battre pour que le lycée de Céret obtienne un BTS d'arts appliqués. Cette filière est rare et il y a d'immenses besoins. Tourisme et culture sont deux atouts forts de cette région, il faut les valoriser. Céret a un rôle fondamental à jouer dans ce domaine de formation. Il faut effectivement mener différentes pistes de réflexion, je me suis engagé à les revoir, sans m'imposer.

Concrètement, quelles sont désormais les échéances pour le lycée d'Argelès ?

L'appel d'offres sur le programmiste a été lancé (ouverture des plis vers le 20 juillet), dès lors tout va s'enchaîner, à commencer par le choix de l'architecte pour une ouverture prévue à la rentrée 2014.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

Arrêtons de voir par le petit bout de la lorgnette, et raisonnons en aménagement du territoire. On ne fera pas subir aux enfants du Haut-Vallespir, ce que ceux de la côte vivent au quotidien. Je demande aux parents d'élèves, aux Fédérations, aux élus de nous faire confiance...

Propos recueillis par V. Parayre